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Une locomotive empruntée aux chemins de fer belges
lundi 20 juin 2016, par
L’histoire du cercle des étudiants luxembourgeois est évidemment riche en histoires et blagues de toutes sortes. Une histoire restera portant gravée à tout jamais, celle d’un guindailleur luxembourgeois qui a emprunté au début des années 50 une locomotive aux chemins de fer belges.
Après la deuxième guerre mondiale, les distractions se faisaient encore rares à Louvain, surtout au cours des longs fins de semaine. Les étudiants partaient alors souvent en train pour Bruxelles, où malheureusement le dernier train de retour vers Louvain partait déjà à 22h00.
Il arrivait ainsi qu’un dimanche soir un étudiant luxembourgeois, certainement trop pris par d’autres occupations, s’empresse pour ne pas rater le dernier train vers Louvain. Mais une fois arrivé à la gare, il ne peut que constater que celui-ci est déjà parti. Comme il n’avait pas envie de passer sa nuit à Bruxelles, il songea à d’autres moyens pour retourner.
Notre étudiant avait de bonnes connaissances en mécanique et connaissait en particulier le fonctionnement des machines à vapeur de l’époque, puisque son père était conducteur de tram à Luxembourg. Lorsqu’il aperçoit alors une locomotive en bout de quai, toute seule et sans mécanicien à bord, il n’hésitait plus et se lance dans la machine avant de partir vers où les rails allaient bien le porter.
On s’imagine aisément la panique et l’émotion lorsque le mécanicien s’aperçoit que la locomotive vient de lui d’être dérobée. L’histoire semble, selon certains anciens, se terminer à la gare de Héverlée, où le vaillant étudiant, converti en conducteur de locomotive pour l’occasion, a été immédiatement arrêté une fois descendu sur le quai et conduit en prison.
Lorsque les étudiants à Louvain ont été avertis du sort de lors compagnon, ils commençaient immédiatement à tout tenter pour le sortir de prison. Il se faisait qu’à cette époque Nicolas Cito, ancien président du cercle avant la première guerre mondiale, était nommé comme consul luxembourgeois à Bruxelles. Les rumeurs disent qu’il était alors intervenu auprès des autorités belges en leur laissant le choix entre deux possibilités. Soit ils allaient laisser partir l’étudiant sans grands bruits, et on allait plus parler de cet incident, où alors on allait divulguer à quel point il est facile de dérober une locomotive aux chemins de fer belge. Préférant la discrétion à une quelconque divulgation, notre étudiant était évidemment rapidement libéré.