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L’origine et le folklore des Knäipen
lundi 20 juin 2016, par
Le folklore estudiantin, et la forme de leurs réunions, que les étudiants avaient choisi, s’apparentait très fort à celui des Burschenschaften allemandes, sans pour autant adopter toutes les règles du Commers allemand. La vie folklorique ne se développait cependant que peu à peu, mais dès mars 1880, la société luxembourgeoise disposait de son propre Commersbuch. Le « Leibziger Biercomment » servait d’original pour rédiger le Comment. A plusieurs reprises, ce Biercomment est cité, et le règlement luxembourgeois complété par des règles et coutumes reprises dans le « Leibziger Biercomment ».
En quoi consistaient donc les activités du cercle pendant cette première année d’existence ? Les réunions, qui se tenaient le plus souvent le samedi soir, se déroulaient dès le départ selon le modèle des Kneipen des Burschenschaften allemandes. La plupart des Kneipen, un membre de la société, dont le tour était tiré au sort avant, était chargé de préparer la Bierzeitung, sorte de journal humoristique. Souvent sur le thème de la bière ou des filles, ils racontaient les aventures et mésaventures des membres de la société et de la vie de Louvain, tel que le laisse suggère le récit ci-joint.
La Bierzeitung est souvent accompagné de dessins soignés, illustrant la Kneipe. Lorsque le tour était épuisé, on déterminait de nouveau en tirant au sort, celui qui était en charge de la rédaction de la Bierzeitung.
Les réunions étaient divisées en deux parties. Le Convent ne durait généralement qu’un quart d’heure. On y discutaient des décisions à prendre pour les affaires du cercle. Immédiatement après le Convent commençait alors la Kneipe. Celle-ci se déroulait alors souvent jusqu’à minuit. Parfois même, la police intervenait pour terminer la réunion, comme le témoigne le récit suivant :
Dès la deuxième réunion, on décidait que chaque membre devait choisir un surnom monosyllabe, que l’on allait désormais utiliser durant les réunions. Le président Jean Monen s’appelait ainsi désormais Bum, Mathias Majeres Dachs, Nicolas Duren Klas ou encore Victor Peltier Faass. Une corne, que l’on remplissait de bière, faisait parfois la ronde lors d’un chant. Un différent entre deux membres se réglait par un Bierjungen, un duel de à fond, et celui qui vidait le premier son verre obtenait satisfaction du litige.
Il relève évidemment de la spéculation de discuter de l’origine de ces traditions allemandes au sein d’un cercle d’étudiants luxembourgeois en Belgique. Toujours est-il que la Tungria précédait la fondation de la société luxembourgeoise. La Tungria dérivait sans doute sa tradition des Kneipen de l’appartenance de plusieurs étudiants germanophones. Plusieurs membres fondateurs du cercle luxembourgeois connaissaient certainement les anciens de la Tungria car il fréquentaient les mêmes cours. Le contact des anciens de la Tungria était par ailleurs resté intact, et on peu supposer que le folklore de la Tungria ait, en partie du moins, inspiré le cercle luxembourgeois.